Notre-Dame de Paris - « Nous sommes prêts à relever le défi de la reconstruction et à former la prochaine génération de bâtisseurs »

Le terrible incendie qui a partiellement détruit Notre-Dame de Paris a ému la France et suscité stupeur et désolation dans le monde. Passé le temps de la sidération, l’heure est maintenant à la reconstruction par nos entreprises fondées sur un savoir-faire artisanal millénaire. Pour Bernard Stalter, président de CMA France, réseau national des chambres de métiers et de l’artisanat, « les artisans qualifiés sont d’ores et déjà à pied d’œuvre pour apporter leurs compétences ». Ce grand chantier pose aussi la question de la formation et de la transmission de ces savoir-faire : « les artisans des siècles passés ont bâti Notre-Dame de Paris. Ceux d’aujourd’hui sont prêts à la reconstruire. Nos entreprises et nos centres de formation pour apprentis –CFA- se mobilisent également pour former la prochaine génération ». C’est dans cette optique que Bernard Stalter présente au Gouvernement une série de propositions.


Permettre l’accès aux marchés de restauration du patrimoine pour les artisans
Le réseau des chambres de métiers et de l’artisanat propose de permettre aux artisans d’art, titulaires d’un titre issu de la filière professionnelle, d’accéder aux marchés de réhabilitation des ouvrages patrimoniaux. Les artisans d’art, diplômés de la filière professionnelle et symboles de l’excellence du savoir-faire français, ne peuvent, pour des raisons réglementaires, accéder à ces chantiers patrimoniaux alors qu’ils peuvent représenter jusqu’à 60 % de l’activité des professionnels métiers d’art. Leurs entreprises sont d’ores et déjà disponibles.


Sensibiliser et orienter vers les métiers des bâtisseurs
Les CFA du réseau des chambres de métiers et de l’artisanat forment chaque année des professionnels qualifiés dans ces métiers. Citons par exemple les facteurs d’orgue, ferronniers d’art, couvreurs, doreurs, vitraillistes… Pour Bernard Stalter, « le chantier de la reconstruction est une opportunité inédite d’améliorer durablement l’image de métiers encore trop souvent vus par les familles, les jeunes et les conseillers d’orientation comme manuels et peu valorisés socialement ».
Le réseau des chambres de métiers et de l’artisanat propose de :
• lancer une campagne de communication nationale avec l’ensemble des acteurs concernés
• la création d’un lieu d’information et de sensibilisation aux métiers à proximité de la cathédrale. « Ce centre d’interprétation, véritable opération porte ouverte aux artisans bâtisseurs, animé par des formateurs, des maîtres d’apprentissage pourrait être complété par un kit de ressources pédagogiques autour des métiers, des savoir-faire et de l’histoire des bâtisseurs de cathédrales pour des séances d’information dans les CFA, les collèges et les lycées d’enseignement général » indique Bernard Stalter.


Recruter et former la prochaine génération de bâtisseurs
Face au risque de manque de main d’œuvre qualifiée et afin que le chantier de reconstruction puisse débuter rapidement, il est indispensable de former dès la rentrée plusieurs centaines de tailleurs de pierre, de couvreurs, de charpentiers, de marbriers, de maçons spécialisés dans la restauration du patrimoine. Le réseau des chambres de métiers et de l’artisanat –CMA- propose donc, par la voix de Bernard Stalter, de :
• créer plusieurs centaines de places d’apprentissage dans les CFA des CMA en débloquant rapidement les fonds nécessaires et en faisant appel à la mobilisation des conseils régionaux ;
• faire connaitre ces métiers et encourager l’orientation vers les CFA en mobilisant les acteurs de l’emploi (Pôle emploi, missions locales, associations).


Créer un « Erasmus des bâtisseurs »
Les chambres de métiers et de l’artisanat disposent d’une expertise en matière de mobilité européenne des apprentis dans le cadre d’Erasmus : ce programme permet à près de 2 000 apprentis par an d’ouvrir les perspectives de leur carrière professionnelle. Le réseau des chambres de métiers et de l’artisanat propose que ce chantier devienne un lieu de formation où des apprentis des pays européens viennent acquérir un savoir-faire et partager le leur avec les apprentis français. « Lançons un Erasmus des bâtisseurs ! » propose Bernard Stalter et « faisons de Notre-Dame de Paris
le premier CFA européen unique en son genre ».
« Le réseau des CMA, avec ses CFA, est à pied d’œuvre pour se mobiliser dans ce chantier d’envergure d’une forte portée symbolique. Nous présenterons l’ensemble de ces propositions au Gouvernement dès demain » indique Bernard Stalter.