Transmettre ou reprendre une entreprise : pas si simple que ça !

De multiples raisons peuvent conduire un artisan à céder son activité. Pour le repreneur, cette alternative à la création semble plus simple. Elle est pourtant complexe. C’est pourquoi, pour l’un comme pour l’autre de ces acteurs, les chambres de métiers et de l’artisanat sont en mesure de les accompagner tout au long du processus.

30 % des entreprises artisanales de plus de trois ans sont issues d’une transmission et 10 % dans le cadre d’une succession familiale. C’est dire leur importance. Autres statistiques significatives : sur les 30 000 opportunités de reprise enregistrées chaque année, les trois-quarts concernent le commerce et 80 % l’alimentation et les services, soit bien plus que le poids de ces secteurs dans l’ensemble de l’artisanat.

Selon une étude en 2007 menée par le ministère des PME, 55 % des entrepreneurs individuels sont partis à la retraite sans envisager de transmettre leur entreprise. Parmi les autres, 18 % n’ont pas trouvé de repreneurs. Conséquence : près des deux-tiers des départs à la retraite se sont soldés par la cessation définitive d’activité des entreprises correspondantes.

 
Portrait-robot
Dans la majorité des cas, les caractéristiques de la reprise d’une entreprise artisanale sont les suivantes : elle existe depuis plus de cinq ans, son propriétaire est âgé de moins de 55 ans, son repreneur est extérieur et la reprise s’effectue par achat du fonds de commerce. Depuis 2008, cependant, on assiste à une forte baisse des reprises du fait de la crise économique et de la création du régime de l’auto-entrepreneur.

Une personne souhaitant se lancer dans l’entrepreneuriat a le choix entre deux solutions : créer ex nihilo son entreprise ou en acheter une. La seconde semble plus simple. Tout est déjà en place : la structure, le savoir-faire, les clients, la notoriété, etc. Pourtant, en dehors de son coût – il faut indemniser le cédant – elle n’est pas aussi simple qu’il y paraît. D’où le rôle des experts de chaque chambre de métiers et de l’artisanat (CMA) qui proposent au candidat et au vendeur de les guider pas à pas. La démarche est payante puisque le taux de pérennité à trois ans des entreprises créées et reprises ayant bénéficié d’un accompagnement par le réseau des CMA est de 76%.

 
Des petites annonces en ligne
La première étape consiste, pour le futur acquéreur, à consulter les annonces publiées sur le site www.bnoa.net. Il recense les propositions de vente dans l’ensemble des secteurs de l’artisanat. On y trouve en permanence plus de 3 000 offres. Toutes ont fait l’objet d’un diagnostic « expertise-transmission » de la part des CMA. Leur recherche peut être simple ou avancée à l’aide de mots-clés, tandis qu’une alerte automatique permet d’être informé par courriel des opportunités à saisir.

Une fois la sélection effectuée, le candidat contacte le conseiller de sa CMA qui, après examen de son dossier, le met en relation avec le cédant. En même temps, il bénéficie d’un entretien individuel au cours duquel le conseiller l’aide à préparer son installation et à accomplir les formalités nécessaires. En outre, il l’oriente vers des conseils financiers, juridiques et notariaux.

En préalable à son installation, le repreneur suit alors une formation de cinq jours sur la découverte de l’environnement de l’entreprise artisanale, l’initiation à la comptabilité ou, encore, les aspects juridiques, fiscaux et sociaux de la création ou la reprise d’entreprise. Par la suite, le conseiller de la CMA élabore une étude prévisionnelle avec évaluation des charges et du chiffre d’affaires à réaliser, ainsi qu’un plan de financement pour les trois premières années d’activité. Enfin, pendant les premiers mois qui suivent la reprise, il accompagne le nouvel artisan.

 
Une aide complète
En définitive, le conseiller CMA peut intervenir de différentes manières : évaluer les forces et faiblesses du projet de reprise, diagnostiquer l’entreprise ciblée et son plan de reprise, rechercher une entreprise et la mettre en relation avec le cédant, rechercher des aides et des possibilités de financements, élaborer un prévisionnel d’activité et déterminer le seuil de rentabilité, fixer les besoins et les ressources en vue d’établir un plan de financement, monter le dossier correspondant, proposer des formations adaptées, enfin, accompagner l’entreprise pendant les premiers mois qui suivent la reprise.
 

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